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jeudi 14 juillet 2016

LES PIÈGES DE FROOME

Cette année sur le Tour de France, nombre d’observateurs voyait le britannique Chris FROOME remporter un troisième succès rejoignant ainsi le cercle des triples vainqueurs de la Grande Boucle où figurent déjà le belge Philippe THYS (1913-1914-1920), Louison BOBET (1953-1954-1955) seul triple-vainqueur-consécutif et l’américain Greg LEMOND (1986-1989-1990) avec le plus petit écart sur le deuxième, Laurent FIGNON, huit secondes seulement concédés dans le contre la montre final sur les Champs-Elysées.

Pour la petite histoire, FROOME est depuis l’an passé le deuxième coureur à avoir remporté le classement final et celui du meilleur grimpeur après Eddy MERCKX qui a réalisé ce doublé à deux reprises. Bernard HINAULT avait remporté ces deux classements, mais pas les mêmes années. 

Chacun s’attendait donc à une domination écrasante du britannique dans les Pyrénées, en sortir avec plusieurs minutes d’avance et asseoir ensuite sa suprématie dans les Alpes.
Bien que nous ne soyons encore qu’à la moitié du Tour (étape Montpelier-Mont Ventoux aujourd’hui) le scénario est tout autre. Si le favori porte bien le maillot jaune, il n’a que vingt-huit secondes sur son dauphin au classement, un autre britannique, le jeune Adam Yates, vingt-quatre ans à peine, et cinq autres coureurs suivent en moins d’une minute (Martin, Quintana, Mollema, Bardet, Henao).

Alors pourquoi n’attaquent-ils pas ? Si Froome n’a pas la domination attendue, peut-être n’est-il pas si fort que cela et les autres concurrents devraient sans cesse tenter d’accélérer pour enfin le distancer, à l’usure ! Mais les tentatives sont insuffisantes, pire encore, le colombien Quintana passe ses journées dans la roue de Froome. À suivre inlassablement le premier, il ne pourra faire mieux que deuxième.

Pendant la saison de cross-country, je suggère à mes coureurs d’accélérer au moment où les concurrents s’y attendent le moins. Ce n’est pas le même sport, mais je suis satisfait de voir que Froome suit mes conseils (bon, là je me vante un peu, mais seulement parce que Froome ne parle pas français et moi très mal l’anglais).

Ainsi Froome a creusé l’écart là où on ne l’attendait pas. Au sommet du Col de Peyresourde, à l’instant précis où la pente s’inversait, quand ses concurrents étaient occupés à se ravitailler où refermer leur maillot, l’accélération a surpris tous les adversaires qui, le temps de réagir, avaient déjà dix secondes de retard. Quinze kilomètres plus loin après une descente manifestement préparée de longue date, le favori gagnait l’étape seul et prenait le maillot jaune.

Hier encore, à dix kilomètres de l’arrivée à Montpellier dans une étape marquée par les rafales de vent, accompagné du maillot vert Peter Sagan et chacun d’un équipier, son accélération a été inattendue, cela faisait des années, peut-être des décennies, qu’un grimpeur, qui plus est favori, attaquait en plaine !

L’étape n’a pas échappé à Sagan, mais Froome prend encore six secondes d’avances augmentées de six secondes de bonification et probablement l’ascendant psychologique sur tous ses rivaux.

Chris FROOME a été le plus malin, et quoiqu’en disent les détracteurs du sport, ce n’est pas une question de produit chimique.

L'accélération au Col de Peyresourde

Sagan et Froome à Montpellier (photo AFP)


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